HOMMAGE A EUGÈNE DODEIGNE, IMMENSE ARTISTE DU NORD, ADULÉ À L’INTERNATIONAL …

Ses immenses sculptures se reconnaissent à divers endroits de notre région,  particulièrement dans la métropole Lilloise. Reconnu dans le monde entier comme l’un des plus grands sculpteurs contemporains, il nous laisse une oeuvre particulièrement dense et spectaculaire au travers de ses sculptures en pierre de Soignies et de ses célèbres fusains.

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Quelques mois après qu’il se soit éteint près de sa maison de Bondues, Régis et Caroline Dorval  lui rendent un bel hommage dans leur galerie du boulevard de la Liberté, en présentant un ensemble d’œuvres particulièrement qualitatif.

 

Le texte ci-dessous du célèbre critique d’Art Harry Bellet, illustre de manière flamboyante la place de l’oeuvre d’ Eugène DODEIGNE dans l’histoire de l’art moderne:

 

« Une de ses œuvres, installée depuis 1999 au jardin des Tuileries à Paris, est intitulée Force et Tendresse. Voilà qui pourrait résumer le caractère du sculpteur français
Eugène Dodeigne, mort jeudi 24 décembre près de Bondues, dans le Nord, à 92 ans. « Le Nord vient de perdre l’un de ses derniers géants », a déploré Martine Aubry, maire de Lille. L’art aussi.
C’est qu’il avait été très tôt à rude et bonne école : né le 27 juillet 1923 à Rouvreux, près de Liège, en Belgique, il fut initié au métier dès l’âge de 13 ans parson père, lequel sculptait des monuments funéraires.
Il suivit ensuite des cours de dessin et de modelage à Tourcoing, puis à l’Ecole nationale supérieure desbeaux-arts de Paris (il est reçu premier au concours d’admission en 1943), dans l’atelier de Marcel Gimond.  Il y obtiendra les premiers prix de dessin et de modelage. Sur les mêmes bancs qu’un jeune Marseillais, plutôt cancre celui-là, nommé César…

IMG_2477Il se marie, et le couple voyage en France, à bicyclette, avant de s’installer un temps à Vézelay (Yonne). Un séjour dont il ne parlait guère plus que du reste, mais qui put avoir son importance : il y baignait dans l’exemple de certains des meilleurs tailleurs de pierre de tous les temps, les sculpteurs romans.

Sa première exposition personnelle à lieu à Lille, en 1953, dans la mythique galerie de Marcel Evrard. A cette époque, et peut-être sous l’influence de Brancusi, il privilégie les
volumes lisses et tendus. Les collectionneurs locaux, qui furent dans ces années parmi les plus fins du monde, le remarquent très tôt, à commencer par Jean Masurel, dont les
collections seront à l’origine du Musée de Villeneuve-d’Ascq. Durant tout ce temps, il continue de pratiquer le dessin, qu’il enseigne aussi, à Roubaix et à l’Institut Saint-Luc
de Tournai, en Belgique.

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Des œuvres d’une spiritualité intense

Malgré le soutien de grands marchands comme Claude Bernard, Pierre Loeb, la galerie Jeanne-Bucher, et plus récemment Jean-Brolly à Paris, malgré sa présence dans certains
des plus grands musées du monde, ceux d’Anvers (Belgique), d’Utrecht (Pays-Bas), ou de Grenoble, sans oublier le Kröller-Müller d’Otterlo (Pays-Bas), une exposition au
Musée Rodin en 1988 et son élection à l’Académie des beaux-arts en 1999, au fauteuil d’Etienne-Martin, l’oeuvre de Dodeigne reste à découvrir.
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Ses peintures notamment, qui n’ont été montrées que très récemment, en 2013, au Musée de Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Et si ses oeuvres monumentales sont désormais bien connues, ses travaux plus intimes demandent aussi à être de nouveau exposés. Inscrits dans la lignée d’une Germaine Richier ou d’un Alberto Giacometti, ils dégagent une
spiritualité intense, une énergie rare et suscitent une émotion dont l’art d’aujourd’hui peine à retrouver l’essence. »

Extrait de l’article de Harry Bellet – Le monde du 28-12-2015.

Galerie DORVAL
12 mai – 17 avril 2 016
27, boulevard de la Liberté – Lille 59000
Tél. : 03 20 54 90 05 – Email : rdorval@wanadoo.fr
du mardi au samedi de 11h à 12h30 et de 15h à 19h