1683 : LA LETTRE DE VAUBAN A LOUVOIS- Nantes

Les temps changent mais dans la construction il a
toujours été prouvé que les ouvrages vendus au rabais débouchaient impérativement sur des malfaçons, et des retards…. Le bonne entreprise mérite d’être bien payée. Alors comment un constructeur
peut-il envisager de travailler avec une bonne entreprise s’il a vendu une maison au rabais ?.. Il n’y a jamais eu de miracle en matière de construction. J’ai retrouvé cette lettre écrite
par Vauban à son Ministre Louvois qui, 3 siècles plus tard est pleine de vérités !

« Monseigneur,

Il y a quelques queues d’ouvrages des années dernières qui ne sont point finies et qui ne finiront point et tout cela, Monseigneur, par la confusion que causent les
fréquents rabais qui se font dans vos ouvrages, car il est certain que toutes ces ruptures de marchés, manquement de paroles et renouvellement d’adjudication […] retardent et renchérissent
considérablement les ouvrages, qui n’en sont que plus mauvais, car ces rabais et bons marchés tant recherchés sont imaginaires, d’autant qu’il est d’un entrepreneur qui perd comme d’un homme qui
se noie, qui se prend à tout ce qu’il peut ; or, se prendre à tout ce qu’on peut en matière d’entrepreneur, c’est ne pas payer les marchands chez qui il prend des matériaux, mal payer les
ouvriers qu’il emploie, friponner ceux qu’il peut, n’avoir que les plus mauvais parce qu’ils se donnent à meilleur marché que les autres, n’employer que les plus méchants matériaux, chicaner sur
toutes choses et toujours crier miséricorde contre celui-ci et celui-là. En voilà assez, Monseigneur, pour vous faire voir l’imperfection de cette conduite, quittez-la donc et au nom de Dieu,
rétablissez la bonne foi, donnez le prix des ouvrages et ne refusez pas un honnête salaire à un entrepreneur qui s’acquitte de son devoir, ce sera toujours le meilleur marché que vous puissiez
trouver. »

 

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